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betty, étonnée.

Qu’est-ce qu’il y a donc ? Pourquoi ris-tu, toi ? Qu’est-ce que j’ai dit de risible ?

donald.

Rien du tout, je te dis. Viens vite, il se fait tard. »

Charles et Juliette restèrent seuls. Charles avait l’air pensif.

juliette.

Eh bien, mon ami ? Tu vois la bonté, l’attachement de ce pauvre homme !

charles, avec feu.

Dis la générosité, la noblesse d’âme ! Cet excellent Donald, il ne veut même pas laisser connaître mon injustice à sa femme ! Il craint de me faire rougir de moi-même devant elle ! Que puis-je faire pour le récompenser, pour le remercier ?

juliette, lui serrant les mains avec affection.

Rien que de l’aimer, mon bon Charles, et lui témoigner l’estime que tu fais de lui ; crois-tu qu’un dévouement comme celui dont il a fait preuve puisse être payé par des présents ? Non, non ; de bonnes et amicales paroles, une grande confiance, de l’amitié enfin, est la seule récompense digne de lui.

charles.

Tu as raison comme toujours, Juliette ; ma pauvre Juliette, comme tu as dû rougir de moi !

juliette.

J’ai souffert pour toi, Charles, parce que je prévoyais ton repentir. Mais, ajouta-t-elle plus gaie-