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juliette.

Tu as bien raison, et c’est pourquoi nous allons donner à manger à nos lapins. As-tu la clef ?

charles.

Non, elle est dans ma chambre ; je vais l’apporter. »

Charles disparut, et fut longtemps à revenir ; Juliette s’étonnait de sa longue absence, lorsqu’elle l’entendit arriver, mais à pas lents et en silence.

juliette.

Qu’y a-t-il, Charles ? Pourquoi as-tu été si longtemps à apporter la clef ?… Pourquoi ne partes-tu pas ?… Qu’as-tu, Charles ?

charles, en colère.

Je crois bien ! Ce méchant Donald ou sa mauvaise femme ont emporté la clef des lapins.

juliette.

Dis-leur de te la rendre ! C’est fort ennuyeux !

charles, de même.

Je crois bien que c’est ennuyeux ! Ces gens-là sont insupportables et quand je serai le maître, je les chasserai de chez moi !

juliette.

Voyons, voyons, mon ami, ne t’emporte pas pour si peu de chose.

charles, de plus en plus irrité.

Peu de chose ! C’est une impertinence incroyable ! Venir m’enlever la clef de mes lapins, jusque dans ma chambre ! Est-ce que je ne suis pas le maître chez moi ? Suis-je obligé de les laisser s’emparer de tout, comme si la ferme était à eux ?