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barrassé le chat, qui s’enfuit dès qu’il put respirer librement.

juliette.

Pourquoi donc, Charles, t’acharnes-tu toujours après ce pauvre chat ? Tu es sans cesse cause de quelque désagrément pour lui.

charles.

Mais je t’assure, Juliette, que je ne savais pas du tout que cette pâte fût comme une glu dont il ne pourrait se débarrasser ; je croyais le régaler. »

Marianne gronda un peu, Betty cria beaucoup et gémit sur la perte de sa pâte, qu’elle avait pétrie avec tant de soin. Charles resta insensible à ses lamentations, et lui demanda de ne plus jamais en faire de semblable.

Un autre jour Minet, qui rôdait partout et qui mettait son nez là où il n’avait que faire, dirigea son inspection du côté d’un robinet sous lequel se trouvait une terrine de beurre salé. Le beurre parut appétissant à Minet ; il l’effleura délicatement de son nez, sans faire attention à Charles, qui était auprès. À peine le nez du chat toucha-t-il au beurre, que Charles tourna le robinet, et un jet d’eau froide vint inonder le voleur. Les cris, les sauts du chat, provoquèrent un nouvel accès de gaieté de Charles ; le chat se sauva à la cuisine, où il se mit près du feu pour sécher sa fourrure. Charles le suivit.

« Tu as pris un bain froid, mon ami ! C’est pour t’apprendre à être gourmand. Mais… comme