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mille francs pour les pauvres. Puis, que nous ayons Betty chez nous ; puis, que nous arrangions un peu la maison ; puis, que je puisse prendre de M. le curé des leçons de tout ce que je voudrais savoir et que je ne sais pas ; puis, que vous m’achetiez les Instructions familières et quelques bons et amusants livres comme celui-là ; puis…

juliette.

Assez, assez, Charles ; tu en demandes trop.

charles.

Non, pas trop, car ma plus grosse demande n’est pas encore dite,… mais je la dirai plus tard.

juliette.

Ah ! tu as déjà des mystères de propriétaire. Est-ce que tu ne me les feras pas connaître ?

charles.

Non, pas même à toi. Mais, Juliette, sais-tu que je rougis de l’éducation que j’ai reçue jusqu’ici ? je ne suis bon à rien ; je ne sais rien. Si Marianne voulait bien me laisser aller à l’école, on y travaille de huit heures du matin à onze heures, puis d’une heure à quatre : en m’appliquant, j’apprendrais bien des choses dans ces six heures de travail.

juliette.

Tu as parfaitement raison, mon ami ; bien des fois j’ai gémi de ton ignorance et de l’impossibilité où tu étais d’en sortir. La cousine Mac’Miche te faisait lire haut des histoires ; elle te dictait quelques lettres par-ci par-là ; ce n’est pas une