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Betty, et lui fit prendre son déjeuner, ainsi qu’à Donald qui n’était éveillé et qui engloutit une terrine pleine de café au lait avec une livre de pain qu’il y mit tromper. Betty se coucha, Donald alla faire un somme dans la salle, et Marianne resta seule près de la malade, qui s’était calmée.

Le calme continua et donna à Marianne le temps de ranger la chambre, de laver ce qui était sale, de tout essuyer, nettoyer. La cousine Mac’Miche dormait toujours.

« C’est une crise favorable, pensa Marianne ; en s’éveillant, elle aura repris toute sa connaissance. »

Charles avait conduit Juliette à la messe ; puis, au lieu de se promener, ils étaient rentres chez eux pour faire le ménage.

« Marianne pourra se reposer bien à son aise quand elle reviendra, car elle n’aura plus rien à faire », dit Juliette.

Charles fut surpris de voir la part que prenait Juliette à ce travail qui semblait impossible pour une aveugle. Pendant que Charles balayait, elle lavait et essuyait la vaisselle, la replaçait dans le dressoir, nettoyait le fourneau. Ils allèrent ensuite faire les lits, balayer et essuyer partout. Ils reçurent la literie et les effets qu’avait achetés Marianne, et ils mirent tout en place ; Charles essaya de suite ses vêtements neufs : ils lui allaient à merveille et lui causèrent une joie que partagea Juliette. Quand tout fut terminé, Juliette prit son tricot, Charles prit un livre et lut tout haut : c’était