lui envoyer une femme pour la remplacer, et il prit son allure ordinaire pour avertir Marianne de ce qui se passait.
C’est moi qui irai remplacer Betty ; elle va manger un morceau, se coucher et dormir jusqu’au soir ; et moi, après avoir fait mes emplettes, je passerai la journée là-bas au lieu d’aller chez le juge de paix. Va le prévenir, Charlot ; dis-lui pourquoi je n’y vais pas aujourd’hui. Je te confie ma pauvre Juliette ; soigne-la, et vois à faire le dîner et le souper de ton mieux pour nous tous, car il faut bien que nous donnions à manger à Betty et au garde-malade qu’elle s’est choisi pour adjoint.
Mais vous, Marianne, vous n’allez pas rester toute la journée chez ma cousine ? Quelle fatigue pour vous ! Et quel spectacle que cette pauvre femme mourante qui ne songe qu’à son or !
Tu m’enverras quelqu’un pour me relayer à l’heure du dîner ; le soir, Betty reprendra son poste près de la malade, et moi le mien près de Juliette. »
Charles fit la commission de Marianne au juge, qui le reçut très amicalement et qui promit d’envoyer sa bonne deux ou trois fois dans la journée pour laisser à Marianne la liberté de prendre ses repas et de faire son ménage.
Ils prirent tous leur café au retour de Charles, et chacun s’en alla à ses affaires ; Marianne libéra