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bouche vociférait des imprécations, il pria pour elle, pour lui-même ; il implora le pardon du bon Dieu pour elle et pour lui.

Quand Marianne vint savoir des nouvelles de sa cousine Mac’Miche, elle trouva Charles priant et pleurant encore. Surprise et effrayée, elle le releva.

« Qu’as-tu, mon Charlot ? Est-elle morte ? Où est Betty ? (Mme Mac’Miche était étendue pâle et sans mouvement ; son délire avait cessé.)

charles.

Elle vit encore, mais elle dit des choses horribles ! Elle demande son or, elle crie au voleur, elle blasphème contre le bon Dieu. Et je priais pour elle… et pour moi qui ai contribué à la mettre dans ce terrible état. Je ne sais où est Betty. Quand je suis entré, ma pauvre cousine était seule et en délire.

marianne.

Pauvre Charlot ! Tu as bon cœur ! C’est bien d’avoir prié pour elle ! Tu avais été si malheureux chez elle !

charles.

Mais je l’ai tant fait enrager de moitié avec Betty ! Je crains d’avoir contribué à sa maladie.

marianne.

Si tu as contribué à sa maladie, tu vas contribuer à sa guérison par les soins que tu lui donneras. Où comptais-tu aller en sortant d’ici ?

charles.

Chez Juliette, qui est seule depuis longtemps, et que je devais rejoindre dans une demi-heure.