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Charlot ! Tu as un air triomphant qui ressemble un peu à de l’orgueil.

charles.

C’est qu’il y a de quoi !… Ce balai est excellent Je n’en avais jamais eu de si bon ! Il a balayé ! Cela allait tout seul ! Aussi je suis content, et je pars. Au revoir, Juliette ! Tu n’as besoin de rien ?

juliette.

De rien du tout ; je te remercie. Ne reste pas trop longtemps absent.

charles.

Non, non, sois tranquille ; dans une demi-heure je serai de retour. »

Et d’un bond il fut dans la rue. Il courut (c’était son allure accoutumée, il ne marchait que lorsqu’il ne pouvait faire autrement), il courut donc jusque chez sa cousine Mac’Miche ; Betty n’était pas dans la cuisine : il monta dans la chambre ; il y trouva Mme Mac’Miche seule, se débattant dans son lit, gémissant, disant des phrases incohérentes, dans un véritable délire. Betty était absente. Charles approcha et chercha à la calmer. Elle ouvrit des yeux effarés, le regarda, eut l’air de le reconnaître et lui fit voir ses mains vides.

« On vous a ôté votre or ? demanda Charles.

madame mac’miche.

Tout, tout. Plus rien ! Ils ont tout volé. L’or, la clef, tout.

charles.

Mais qui vous a volé l’or et la clef ?