Charles courut chercher quelques groseilles dans le jardin, les écrasa dans un verre d’eau, y ajouta du sucre et le présenta à Mme Mac’Miche.
Elle but avec avidité.
« C’est bon ! c’est très bon ! »
Et, après un instant de réflexion :
« Où as-tu pris le sucre ? je ne veux pas acheter de sucre.
C’est celui de Marianne ; c’est elle qui vous en fournira, ma cousine.
À la bonne heure !… C’est très bon ! Ça me fait du bien… Donne-m’en encore, Charles. »
Charles lui en apporta un second verre, qu’elle but avec la même avidité que le premier.
C’est bon ! je me sens mieux… Mais tu es bien sûr que c’est Marianne qui paye le sucre ?
Très sûr, ma cousine ! Ne vous en tourmentez pas.
Et Betty ? Je ne veux pas la payer.
Vous ne la payerez pas ; elle ne demande rien.
Bon ! Mais je ne veux pas la nourrir non plus.
Elle mangera chez Marianne ; calmez-vous, ma cousine ; on fera tout pour le mieux.