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le charretier.

Tenez, voyez la marque sur mon cou !

betty.

C’est ma foi vrai ! Est-elle traître ! Elle n’avait que les doigts de libres, elle s’en est servie contre vous !

le charretier.

Je le disais bien ! J’en avais comme le pressentiment… Je ne m’en charge plus cette fois. Faites ce que vous voudrez, je ne la touche pas, moi. Au revoir, Madame Betty ; bien fâché de vous laisser empêtrée de cette besogne ! Vous ne vous en tirerez qu’en la laissant se calmer en se roulant sur ces pierres. Tenez, tenez ! voyez comme elle s’agite !

betty, d’un air résigné.

Envoyez-moi du monde, s’il vous plaît ; je vais la faire porter chez elle. »

Le charretier, qui était bon homme, s’en alla, mais revint peu d’instants après avec un brancard et un ami ; ils enlevèrent Mme Mac’Miche malgré ses cris, la posèrent sur le brancard et la déposèrent chez elle, sur son lit. En guise de remerciement, elle leur prodigua force injures.

le charretier.

Allez, allez toujours ! Je me moque bien de vos propos et de vos claques ; j’ai l’oreille et la peau dures. Ce n’est pas pour vous ce que j’en fais, c’est pour soulager Mistress Betty, qui est une brave fille et qui a une réputation bien établie dans le pays. Au revoir, Mistress Betty !