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sentirait bien, je pense, à soigner son ancienne maîtresse.

charles.

Betty est restée chez sa sœur, la blanchisseuse.

marianne.

Veux-tu aller la chercher, Charlot ? Elle s’établirait chez la cousine Mac’Miche.

charles.

J’y cours ;… mais… si j’emmenais la pauvre Juliette, qui est si pâle : l’air lui fera du bien.

juliette.

Oh oui ! mon bon Charles, emmène-moi ! Je suffoque ! J’ai besoin d’air et de mouvement. »

Charles passa le bras de Juliette sous le sien, et ils allèrent ensemble proposer à Betty de reprendre son service chez Mme Mac’Miche. Betty refusa d’abord, puis elle céda aux instances de Charles et de Juliette.

« Écoute, lui dit Charles, en la soignant tu feras un acte de charité, et tu y seras bien plus agréablement, puisque nous sommes riches à présent et que tu ne manqueras de rien. D’ailleurs, si elle est trop méchante, si elle t’ennuie trop, tu t’en iras et tu viendras chez nous ou chez ta sœur. »

Ces raisons décidèrent Betty ; elle les accompagna chez Marianne. En route ils rencontrèrent le charretier qui avait eu jadis une bataille avec Mme Mac’Miche et qui était resté dans le pays ; Betty lui demanda de vouloir bien l’aider à transporter sa maîtresse chez elle. Il entra donc chez Marianne, pendant que Charles, qui redoutait de