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subir les chances d’un procès qui la ruinerait peut-être, elle trembla de tous ses membres ; effarée, éperdue, elle tira machinalement et avec effort la clef cachée dans son estomac, murmura d’une façon presque inintelligible : « Cassette,… clef, caisse… Sauvez… sauvez tout.

— Où se trouve la caisse ? demanda le juge de paix.

— Le mur… derrière l’armoire… » Et, poussant un gémissement douloureux, elle ferma les yeux et perdit connaissance.

Le peace-justice, la laissant aux mains de Marianne, sortit avec M. Blackday, et alla chez Mme Mac’Miche pour ouvrir la caisse et voir ce qu’elle contenait. Ils trouvèrent la clef dans la cassette, mais ils eurent de la peine à découvrir la caisse, scellée dans le mur et masquée par l’armoire qu’ils ne songeaient pas à déplacer à cause de son poids ; toutefois en la poussant ils découvrirent qu’elle était sur roulettes, et qu’elle se déplaçait très facilement. Ils ouvrirent donc la caisse, et, après quelques difficultés pour arriver jusqu’à l’intérieur, ils trouvèrent enfin le trésor ; les papiers relatifs aux cinquante mille francs de Charles et les rouleaux d’or étaient séparés des deux cent dix mille francs de valeurs de Mme Mac’Miche. Le juge les prit, les compta, dressa un procès-verbal de la rentrée en possession, prit ensuite six mille francs en or, provenant des intérêts durant trois ans. « Je laisse à Mme Mac’Miche, dit-il, quinze cents francs pour payer la pension du pauvre Charles pendant les trois années de privations et