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charles.

Mais moi, je suis riche, Monsieur le juge, et je leur abandonne volontiers tout ce que j’ai.

le juge.

Tu m’en as déjà touché un mot ; tu m’as dit que tu avais cinquante mille francs ; ta cousine Marianne m’en a parlé aussi ; mais la cousine Mac’Miche jure ses grands dieux que ce n’est pas vrai, que tu n’as rien.

charles.

Elle ment ; elle ment, Monsieur le juge. Demandez à Marianne qu’elle vous fasse voir ses preuves ; vous saurez de quel côté est la vérité.

le juge.

Je verrai, je m’en occuperai, mon ami ; en attendant, je t’accorde volontiers l’autorisation de vivre chez tes cousines Daikins ; voilà deux braves filles, et qui ne ressemblent pas à la cousine Mac’Miche !

charles.

Merci, merci, mon bon Monsieur le juge. Juliette va-t-elle être contente aussi contente que moi !

le juge, riant.

Juliette aime un petit diable comme toi ? Allons donc ! quelle plaisanterie !

charles.

Elle m’aime si bien, qu’elle pleurait quand j’ai dû entrer chez M. Old Nick. Ainsi ce n’est pas de la petite affection, ça ! pleurer ! C’est qu’on ne pleure que lorsque le cœur est bien touché ? Je sais ça, moi !