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plus terribles les unes que les autres sur les tortures que subissait certainement leur malheureux camarade. À la rentrée de l’étude, Boxear, qui avait été mis au courant par M. Old Nick, fit aux élèves un discours énergique qui les impressionna vivement :

« Il y a aujourd’hui une place vacante parmi vous, tas de polissons ! Celui qui l’occupait a été honteusement chassé par notre père, notre juge, M. Old Nick. (Boxear enlève sa calotte et la remet.) Ce vaurien, ce malfaiteur a eu l’audace de déclarer à votre maître vénérable que tous les méfaits, les crimes de ces derniers jours provenaient de lui, Charles Mac’Lance, qu’ils avaient été conçus par lui, exécutés par lui. La présence parmi vous d’un être aussi corrompu, de ce véritable Méphistophélès (c’est-à-dire Diable), ne pouvait être tolérée ; il a été chassé ! Il avait une complice, Betty, qui a subi la même ignominie ! Nous voici donc rentrés dans l’ordre, dans le régime salutaire du fouet, qui va être appliqué avec plus de rigueur que jamais, au moindre symptôme d’insubordination, de négligence. Vous êtes avertis ! Il dépend de vous que les sévérités paternelles, exécutées par la main vigoureuse du sonneur, vous atteignent ou vous épargnent. »

Boxear s’assit ; les malheureux élèves, tremblants, mais ruminant la vengeance à l’imitation de Charles, se mirent au travail en songeant aux moyens de s’en affranchir. Nous allons les laisser continuer leur vie de misère pour suivre Charles,