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betty.

Madame ferait peut-être prudemment de ne pas rester ici… Je n’ai jamais eu bonne opinion de cette chambre et de ce cabinet. »

Mme Mac’Miche tourna les talons sans répondre et se réfugia dans sa chambre.

« J’ai été obligée de mentir, se dit Betty ; c’est la faute de ma maîtresse et pas la mienne, certainement ; il fallait bien sauver Charles. Tiens ! je crois qu’elle appelle.

— Betty ! » appela une voix faible.

Betty entra et vit sa maîtresse terrifiée, qui lui montrait du doigt la clef placée bien en évidence sur son ouvrage.

betty.

Quand je disais ! Madame voit bien ! Qu’est-ce qui a placé cette clef sur l’ouvrage de Madame ? Ce n’est certainement pas moi, puisque j’étais avec Madame ! »

L’air épanoui et triomphant de Betty fit naître des soupçons dans l’esprit méfiant de Mme Mac’Miche, qui ne pouvait comprendre qu’on n’eût pas peur des fées.

« Vous êtes sortie d’ici après moi, dit-elle en regardant Betty fixement et sévèrement.

betty.

Je suivais Madame ; bien certainement, je n’aurais pas passé devant Madame.

madame mac’miche.

Allez ouvrir le cabinet et amenez-moi Charles, qui mérite une punition pour n’avoir pas répondu quand je l’ai appelé. »