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Les enfants, enchantés, accoururent, tirèrent, poussèrent ; mais Boxear ne bougeait pas. Sérieusement effrayé, il poussa des cris, auxquels répondirent d’autres cris, partant de différents points de la maison. Il attendit, mais personne n’arrivait ; il recommença son appel et entendit les mêmes cris qui avaient déjà répondu aux premiers. Nouveau silence, vaine attente, effroi toujours croissant.

Les élèves feignaient de partager sa frayeur.

« Les fées ! criaient-ils. Les fées ! Ce sont elles qui jettent leurs maléfices sur vous ! Qu’allons-nous devenir ? Maître Boxear est fixé sur son estrade, pour la vie peut-être ! Hélas ! hélas !

boxear.

Taisez-vous, polissons ! Au lieu de me venir en aide, vous me découragez, vous me terrifiez. Allez chercher du monde, des maîtres, M. Old Nick, n’importe qui. »

Les enfants, de plus en plus enchantés, coururent au sonneur, qu’ils trouvèrent fixé sur son banc, comme Boxear. Des rires immodérés insultèrent à son malheur. L’immobilité forcée du père fouetteur les rendait hardis, de sorte qu’ils ne se hâtèrent pas de lui porter secours. Ils se contentèrent de gambader autour de lui avant de disparaître. Ils coururent dans les chambres des deux autres, qu’ils trouvèrent seuls, criant comme maître Boxear, et comme lui retenus sur leurs sièges.

Restait M. Old Nick ; quelles ne furent pas la terreur apparente et la jouissance intérieure des enfants,