Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
betty.

Allons, allons, Charlot, pas d’imprudentes paroles ! Je vais te délivrer, mais sois bon, sois sage !

charles.

Sage ! C’est impossible avec ma cousine ; elle gronde toujours ; elle n’est jamais contente ! Ça m’ennuie à la fin.

betty.

Que veux-tu, mon pauvre Charlot. Elle est ta protectrice et la seule parente qui te reste ! Il faut bien que tu continues à manger son pain.

charles.

Elle me le reproche assez et me le rend bien amer ! Je t’assure qu’un beau jour je la planterai là et j’irai bien loin.

betty.

Ce serait bien pis encore, pauvre enfant ! Mais viens, sors de ce trou sale et noir.

charles.

Et qu’est-ce qu’elle va dire ?

betty.

Ma foi, elle dira ce qu’elle voudra ; elle ne te battra toujours pas.

charles.

Oh ! pour ça non ! Elle n’a plus osé depuis que je lui ai si bien tordu la main l’autre jour. Te souviens-tu comme elle criait ?

— Et toi, méchant, qui ne lâchais pas ! dit Betty en souriant.

charles.

Et après, quand j’ai dit que ce n’était pas ex-