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Charles mit les lettres dans le post-office, et, avant de rentrer chez Juliette, il passa à la maison pour raconter à Betty ce qu’il venait d’apprendre des méchantes intentions de Mme Mac’Miche.

Mme Mac’Miche n’était pas rentrée. En sortant de chez Juliette, elle avait été chez M. Old Nick et lui avait proposé de prendre Charles en pension.

« A-t-il père et mère ? demanda Old Nick d’un ton bourru.

madame mac’miche.

Ni père, ni mère, ni oncle, ni tante. Je suis sa seule parente, et c’est pour cela que je l’ai pris chez moi et que je dispose de lui sans que personne ait à s’en mêler. C’est un garçon insupportable, odieux, qui a tous les vices, ce qui n’est pas étonnant, car… je crois…, je soupçonne… qu’il est aidé,… soutenu par…, par… les fées, ajouta-t-elle en parlant très bas et regardant autour d’elle avec crainte.

old nick.

Hum ! Je n’aime pas ça… Je n’aime pas à avoir affaire à…, à… ces dames. Il faudra augmenter sa pension d’après cela.

— Comment ! s’écria Mme Mac’Miche avec effroi. Augmenter… la pension ?… Mais je me trompe peut-être ; ce n’est qu’une supposition,… une idée.

old nick.

Idée ou non, vous l’avez dit, ma bonne dame. Ce sera six cents francs au lieu de quatre cents. »