Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur ferait une demeure pas trop propre, avec ça que la culotte de ce pauvre Charles est si vieille, en si mauvais état.

madame mac’miche.

Je te dis que je les ai vus, de mes yeux vus ! Ils m’ont fait les cornes et ils m’ont tiré la langue. Et Charles était tout en feu et enveloppé de fumée.

betty.

C’est donc ça qu’on sent un drôle de goût chez Madame ?

madame mac’miche.

Je crois bien ! ça sent le soufre ! le parfum favori des fées et du diable.

betty.

Ah ! mon Dieu ! c’est pourtant vrai ! Mais Charles, où est-il ?

madame mac’miche.

Les fées l’auront emporté ! Il n’y a pas de mal ! Pourvu qu’elles ne le lâchent pas.

betty.

Oh ! Madame ! C’est pourtant terrible ! Ce pauvre garçon ! Jugez donc ! en société des fées ! C’est ça qui est mauvaise compagnie ! Dieu sait ce qu’il y apprendrait !… Mais… je crois que je l’entends à la cuisine ; je vais voir. »

Et avant que Mme Mac’Miche eût pu l’arrêter, Betty courut à la cuisine pour prévenir Charles de ce qui venait de se passer, pour lui expliquer le rôle qu’il allait avoir à jouer, et pour lui dire de ne pas la démentir quand elle soutiendrait à