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je parviens ainsi à mettre de côté les intérêts presque entiers des cinquante mille francs que son père a placés chez moi avant sa mort au nom de son fils », etc., etc.


Mme Mac’Miche, se souvenant du carton qu’elle avait découvert le matin, arracha les boutons qui maintenaient la culotte de Charles ; elle allait commencer son exécution, quand elle aperçut les diables qui lui présentaient les cornes et qui lui tiraient la langue ; en même temps elle vit de la fumée s’élever et tourner autour de Charles, et elle se sentit suffoquée par une forte odeur de soufre. Les bras tendus, les yeux hagards, les cheveux hérissés, elle resta un instant immobile ; puis elle poussa un cri qui ressemblait à un rugissement plus qu’à un cri humain, et tomba tout de son long par terre. Ce cri épouvantable attira Betty, qui resta ébahie devant le spectacle qui s’offrit à sa vue : Mme Mac’Miche étendue à terre, tenant encore la baguette dont elle voulait frapper le malheureux Charles ; et celui-ci, tournant le dos à la porte, n’ayant pas encore rattaché sa culotte ni rabattu sa chemise, penché vers sa cousine qu’il cherchait à relever. Mais chaque fois qu’elle se sentait touchée par Charles, elle se roulait en poussant des cris ; Charles la poursuivait, elle roulant pour lui échapper, lui suivant pour la secourir, et présentant toujours à Betty les diables qui avaient eu un si brillant succès.

Betty parvint enfin à approcher Mme Mac’Miche et à dire à l’oreille de Charles :