souvent dans la boue ou dans l’eau jusqu’à la ceinture, et malgré la pluie et les vents. — Où allez-vous ainsi ? me direz-vous. — Où je vais ? Chercher la brebis errante pour l’arracher à la dent du loup infernal. »
C’est là, en quelques mots, tout le secret de la vie et de la mort du missionnaire l’amour des âmes en Jésus-Christ.
« Ce sera bientôt fait de moi, écrivait encore monseigneur Borie avec cette gaieté énergique qui le caractérisait ma haute taille me fera aisément reconnaître je suis trop long, on me raccourcira. »
Trahi par un misérable qui lui avait offert un asile, il fut arrêté le 31 juillet 1838. En voyant approcher les soldats qui le cherchaient, il sortit de la retraite où il était caché, et, se levant tout à coup, leur dit, comme Jésus-Christ aux soldats de Caïphe « Qui cherchez-vous ? »
À cette apparition soudaine, cette parole inattendue, les soldats reculèrent épouvantés ; mais bientôt, le voyant désarmé et tranquille, ils reprirent courage et s’emparèrent de lui. Tandis qu’on le menait au mandarin, au milieu de ses gardes et de ses chaînes, il chantait un cantique. Devant le mandarin, il montra une noble assurance et ne parut préoccupé que du sort de ses chers chrétiens. Comme le bon Pasteur, il offrit sa vie pour le salut de ses brebis. Dieu entendit sa prière et l’admiration universelle que son courage excita, même parmi les païens, fit dès lors cesser la persécution dans toute la contrée environnante.
Il fut chargé d’une lourde cangue et conduit en prison. Pendant le trajet, Pierre Tu, son élève, accourut au devant de lui et se mit à pleurer en voyant passer son bon maître enchaîné. On arrêta cet héroïque jeune homme, qui, plus tard, souffrit à son tour le martyre ; on lui mit une cangue comme au missionnaire, et on le