vénérable de saint Ambroise et de Théodose, de saint Augustin et de sainte Monique Da même qu’après vous avoir visitée dans mon rapide voyage, je m’éloignai de vous avec peine, ma plume en ce moment ne vous abandonne qu’à regret ! Du moins, vous serez toujours présente à mon souvenir. Ô voûtes sacrées qui avez abrité ces grands hommes, murailles antiques qui les avez vus pleurer, se réjouir et prier, pavé du sanctuaire sur lequel ils se sont agenouillés et dont leur front a touché la poussière, puissiez-vous, défendus par ces puissants protecteurs contre l’injure du temp, vivre jusqu’à la fin des siècles, et redire d’âge en âge aux générations fidèles ce que vous nous avez dit à nous-mêmes, les merveilles de miséricorde, de repentir et d’amour dont vous fûtes les témoins !
Avant de poursuivre notre voyage, nous voulûmes aller visiter la célèbre Chartreuse de Pavie, qui se trouve à quatre ou cinq lieues de Milan. L’église en est merveilleuse, et passe, avec raison, pour une des plus remarquables de l’Italie et du monde par les richesses et les trésors artistiques qu’elle renferme. La façade extérieure est ornée de bas-reliefs en marbre blanc d’une finesse inouïe qui se détachent vivement sur un fond de briques rouges. À l’intérieur, toutes les parois sont revêtues des marbres les plus rares les voûtes sont peintes en bleu d’outremer et en or ; et ces peintures, qui datent de plus de trois cents ans, semblent faites d’hier, tant elles ont conservé de fraîcheur et d’éclat. De chaque côté de la nef s’épanouissent, comme autant de corbeilles de fleurs ou de riches écrins, sept chapelles, toutes plus éblouissantes les unes que les autres et dont chacune est une merveille. Ce ne sont partout que mosaïques de marbre et de pierres précieuses, bas-reliefs d’une beauté de dessin et d’une perfection d’exécution admirables,