dans les sables et les forêts des missions lointaines, mais dans les bagnes et les prisons, avec les lépreux, les esclaves et les fous, et là même où l’on ne trouve plus personne, si ce n’est le bourreau, sur le plancher de l’échafaud, près de l’assassin et du parricide.
Il faut être, ce me semble, bien aveugle ou bien prévenu pour ne pas reconnaître que, si la charité, c’est-à-dire l’amour ardent et désintéressé de Dieu et des hommes, se trouve quelque part ici-bas, c’est dans l’Église catholique, dans l’Église de saint Vincent de Paul et de saint François de Sales, dans l’Église des missionnaires, des Filles de la Charité et des Petites-Sœurs des pauvres. Or, si la charité est dans l’Église, Dieu y est aussi, car Dieu est charité, Deus charitas est, et là où est l’amour, là est Dieu, ubi charitas, ibi Deus.
En dehors de l’Église catholique il peut bien y avoir quelques gouttes de charité, parce qu’en dehors d’elle il peut y avoir quelques rayons de l’éternelle vérité. C’est ainsi que le protestantisme se ressent du céleste voisinage de cette Église, qu’il déteste, qu’il voudrait détruire, et à laquelle pourtant il doit les vertus et les vérités qu’il retient encore. Mais la source large, féconde et inépuisable de la charité, comme le foyer de la vérité, ne sont que dans la seute Église : c’est là que la chaleur et la lumière se tiennent étroitement embrassées comme en Dieu, parce que c’est là que réside Dieu, qui est toute la lumière et tout l’amour.
Nous quittâmes l’hospice du Simplon, touchés et charmés de l’aimable et sainte hospitalité de ses religieux,