parfaitement pur et tout embrasé de reconnaissance et d’amour.
C’est un grand acte dans la vie, le plus grand peut-être après celui de la mort, que le moment où l’âme s’unit à Dieu dans le sacrement adorable de l’Eucharistie. De cette première visite du Seigneur à sa créature dépend souvent l’avenir tout entier de l’homme, non seulement son avenir sur la terre, mais son avenir éternel. Il est bien rare et presque sans exemple qu’un homme qui a fait sa première communion avec foi et amour ne revienne pas à Dieu tôt ou tard, à quelques excès, à quelque oubli du ciel que sa vie ait été livrée. Ce n’est point en vain que Dieu a daigné se donner à l’homme pour nourriture au milieu des ineffables abaissements de l’Eucharistie.
De ce jour, les grâces et les vertus grandirent dans l’âme du saint enfant, devenue le sanctuaire du Très-Haut. Non seulement sa foi et sa piété, mais sa bonté, son énergie pour le bien, son amour du devoir et le sentiment profond de l’honneur se développèrent rapidement dans son cœur. L’enfant se transformait en homme ; mais son âme restait toujours la même, et c’était l’âme d’un chrétien.
Son dévouement était sans limites et ne faisait point acception de personne. Dès l’âge de douze ans, il se dévouait aux pauvres, comme plus tard il se dévoua à son pays. N’ayant encore que bien peu d’argent à leur donner, il leur portait l’aumône plus précieuse de ses consolations et de sa douce tendresse : il allait les visiter fréquemment, causait longuement avec eux, s’intéressait à leurs petites affaires, à leurs joies si rares comme à leurs nombreuses souffrances, et connaissait déjà l’art de sécher les larmes et d’apaiser les douleurs.
La mère de son précepteur étant tombée gravement malade, il alla s’établir à son chevet, la soigna comme