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m’a fait rassembler ces souvenirs encore bien récents ; ce mobile manquant, j’ose espérer que je ne les aurais ni écrits ni publiés.

Mais nous sommes dans un temps où les ennemis de l’Église et trop souvent ses enfants eux-mêmes parlent si haut et si fort, avec tant d’audace et de légèreté, de ses œuvres qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils ne comprennent pas, que j’ai cru devoir, après beaucoup d’autres chrétiens dévoués, descendre dans cette grande arène où luttent l’erreur et la vérité, et dire à mon tour quelques-unes des œuvres de cette charité catholique, qu’il m’a été donné de contempler.

Il n’est pas de chrétien fervent et agissant qui n’ait rencontré mille fois dans sa vie et qui ne rencontre à chaque pas des preuves admirables et vivantes de la vérité de sa foi, de la puissance surhumaine de vertu et d’amour qui réside dans l’Église de Jésus-Christ. Il suffit pour cela d’entrer dans un couvent ou dans un monastère, de connaître un bon prêtre, de participer à une de ces mille œuvres de l’Église dont les catholiques seuls, avec Dieu et ses anges, connaissent les humbles et sublimes secrets. C’est quelques-uns de ces faits, quelques-unes de ces œuvres, inconnus ou dénaturés par l’ignorance ou la passion, que j’ai essayé de mettre en lumière, en racontant ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu, ce que j’ai touché du doigt, de l’esprit et du cœur. J’ai dû laisser dans l’ombre bien des beautés, bien des vertus, bien des miracles de dévouement et d’amour, bien des faits providentiels dont j’ai été té-