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léontine.

Je ne peux pas, mon enfant ; crois-moi, je ne peux pas. »

La porte s’entr’ouvrit, M. de Gerville parut.

« Qu’est-ce qu’il y a donc ? Pourquoi mon cher amour de fille est-elle toute triste ? Et vous, Léontine, vous avez l’air fâché. Est-ce que vous grondez ma Giselle, par hasard ? ajouta-t-il en prenant un air sévère.

léontine.

Non, Victor, pas du tout ; seulement je lui disais que… que…

giselle, se jetant dans les bras de son père.

Oui, papa, mon cher papa. Maman me gronde parce que j’ai envie de danser, que je lui demande de donner un bal, un tout petit bal pour m’amuser.

— Un bal ! reprit M. de Gerville avec surprise.

léontine.

Oui, mon ami, elle me demande un bal. Comment voulez-vous que je donne un bal ? Pour qui et pourquoi ? À quoi cela ressemblerait-il ? ce sera tout à fait ridicule ! Un bal à la fin du printemps, quand personne n’en donne plus.

m. de gerville.

Oh ! ce ne serait pas une raison ; seulement, Giselle est bien jeune…