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isabelle.

Oui, je sais. Mentir, c’est dire non. »

M. de Néri se mit à rire, embrassa Isabelle et Georges, et retourna chez sa femme et ses sœurs, auxquelles il raconta ce qui s’était passé. Ils se séparèrent pour aller faire leur toilette.

Giselle était rentrée ; elle alla chez sa mère.

« Ma bonne petite maman, dit-elle en l’embrassant à plusieurs reprises, j’ai demandé pardon à mon oncle, à mes tantes, comme vous me l’aviez ordonné, mais je crains qu’ils ne m’aient point pardonnée.

léontine.

Pourquoi penses-tu cela, mon amour ? Ton oncle a été très bon pour toi hier.

giselle, tristement.

Oui, maman ; devant vous il est bon, parce qu’il craint de vous faire de la peine ; mais quand je suis seule, il me parle et il me regarde si sévèrement, que cela me fait peur. Tous là-bas sont sévères pour moi, j’en suis bien triste. Tout à l’heure encore, j’ai aidé Georges à tourner un robinet pour remplir son petit arrosoir ; Isabelle s’est mouillée, en se mettant trop près du robinet mon oncle a cru que je l’avais fait mouiller par méchanceté et il m’a renvoyée. Ce sont eux qui mentent et on croit que c’est moi.