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Léontine fait un geste de surprise et dit à l’oreille de M. Tocambel : « Elle a deviné ; quel esprit a cette enfant ! »

Giselle, voyant que sa mère hésite, l’embrasse, la câline et dit d’une voix bien douce :

« Chère petite mère, pardonnez-leur ; vous êtes si bonne. Ne dites rien à mon bon ami ; cela lui ferait de la peine ; et il est si vieux, il ne faut pas le tourmenter.

m. tocambel.

Giselle, votre maman vous a dit de vous en aller ; moi aussi, j’ai à lui parler, laissez-nous seuls.

giselle, l’embrassant.

Mon bon ami, vous êtes fâché contre moi, et je sais bien pourquoi ; c’est parce que j’ai dit que vous êtes vieux. Pardonnez-moi, mon bon ami, j’ai eu tort ; je ne pensais plus que ma tante de Monclair m’avait recommandé de ne pas vous parler de votre âge ni de votre perruque ; elle dit que c’est un gazon que vous avez sur la tête. Ha, ha, ha ! C’est drôle, n’est-ce pas ?

m. tocambel, sérieusement.

Giselle, votre tante a raison ; vous êtes trop jeune pour vous permettre des plaisanteries sur mon âge et sur mes cheveux et pas assez jeune pour ne pas comprendre que vous venez de faire