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adieux. Pauvre Julien ! il pleurait en me faisant les siens.

giselle.

C’est bien sa faute ! Moi aussi j’ai pleuré. Avez-vous vu le duc ?

léontine.

Je ne l’ai pas vu ; mais il nous a écrit à ton père et à moi pour demander ta main ; il ajoute que c’est avec ton consentement qu’il fait cette démarche décisive.

giselle.

C’est vrai, maman ; je suis décidée à l’épouser, puisque vous m’avez permis de choisir. J’aurais bien mieux aimé Julien, mais il est trop exigeant, trop sévère.

léontine.

C’est-à-dire trop raisonnable pour toi, ma pauvre enfant. Au reste, ton père a pris beaucoup d’informations sur le duc ; il paraît qu’il mène une vie très rangée depuis qu’il t’aime, c’est-à-dire depuis près d’un an ; on le dit très généreux et bon pour ses domestiques ; il donne beaucoup aux pauvres ; il a un caractère excellent. Enfin, il y a tout lieu d’espérer que tu seras heureuse.

giselle.

Voyez, maman, quelle bague il m’a donnée hier.