reuse avec le duc ; il n’osera me rien refuser, et je serai enfin maîtresse de mes actions. »
Giselle se leva et alla se regarder dans la glace.
« Mon Dieu, dit-elle, quelle figure je me suis faite en pleurant ! j’ai les yeux rouges et bouffis ; si le duc me voit ainsi, que pensera-t-il ? Ce n’est pas aimable pour lui ; il croira que je regrette de m’être engagée. Il va venir, bien sûr. Je vais aller me bassiner les yeux et tâcher de prendre un air riant. Pauvre Julien ! je l’aimais pourtant ; mais pas assez pour être l’esclave de ses volontés. Quel dommage qu’il ait des idées si absurdes, qu’il ne soit pas duc, et qu’il n’ait pas cinq cent mille livres de rente comme ce duc que je n’aime pas !… Il va me faire de beaux présents probablement, le duc. Je lui demanderai des rubis ; j’aime beaucoup les rubis. Et les opales ! comme c’est beau, entouré de diamants ! »
Giselle alla préparer son visage pour recevoir convenablement l’élu de sa vanité et non de son cœur. Avant de rentrer au salon, elle alla chez sa mère.
« Maman, savez-vous que Julien est parti ?
Oui, mon enfant ; il m’avait dit hier qu’il viendrait ce matin de bonne heure pour te faire ses