Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/363

Cette page a été validée par deux contributeurs.

giselle.

Oh ! il n’y a pas de danger que Julien me dise de ces choses. Il ne parle que pour lui. C’est papa qui vient de me l’apprendre. »

Léontine ne répondit pas, mais elle parut fort contrariée ; elle regarda Julien, elle lui trouva l’air triste et inquiet.

Giselle plaisanta sur les années du duc, sur ses cheveux un peu grisonnants ; mais elle ne continua pas, car elle s’aperçut que sa gaieté n’était pas partagée.

Pendant quelques jours, Julien continua à venir fort assidûment, soit chez Mme de Gerville, soit dans la famille, passer une partie de ses après-midi et toutes ses soirées avec Giselle ; tantôt elle semblait toute changée et disposée à accepter le genre de vie que lui offrait Julien, tantôt elle le persiflait, assurait que jamais elle ne se ferait à ses idées et à ses goûts, et lui conseillait de renoncer au mariage.

Le duc de Palma consentit à attendre à condition qu’il verrait souvent Giselle. Les faibles parents y consentirent sur les supplications instantes de Giselle et après une scène déplorable à laquelle assistèrent Mme de Monclair et M. Tocambel. On permit au duc de multiplier ses visites ; il venait donc plus souvent que jamais