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julien.

Mais un mari peut ne pas être aussi docile à suivre vos volontés que l’ont été vos parents.

giselle.

Oh ! je n’en suis pas inquiète ; nous nous arrangerons.

julien.

D’ailleurs, on n’est pas toujours à Paris, on se repose à la campagne.

giselle.

C’est vrai ! J’aime beaucoup la campagne quand il y a du monde ; on s’amuse autant qu’à Paris.

julien.

Moi, je veux dire la campagne sans monde.

giselle.

Comment ! en tête-à-tête avec son mari ?

julien.

Mais oui ; c’est ce que j’appelle du repos.

giselle.

Comment savez-vous si c’est amusant, puisque vous n’y allez jamais ?

julien.

Parce que je suis seul, et que c’est triste de vivre seul ; mais quand j’aurai près de moi une femme que j’aimerai et qui m’aimera, la vie que je préférerai et que je mènerai sept ou huit mois de l’année sera la vie tranquille de la campagne. »