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m. tocambel.

Pas encore ; mais le premier en entraîne un second, et ainsi de suite. »

Giselle n’était pas contente ; elle fronçait le sourcil et ne disait rien. Mme de Monclair et M. Tocambel finirent par obtenir de Léontine la promesse de ne plus mener Giselle à de grands bals.

Quand ils furent partis, Giselle se leva avec colère, lança par terre un livre qu’elle tenait à la main, et reprocha aigrement à sa mère sa faiblesse.

léontine.

Ce n’est pas aujourd’hui que j’ai été faible, ma Giselle bien-aimée ; c’est le jour où j’ai consenti à te mener au bal. »

La discussion fut vive et longue ; enfin, Giselle se calma par la promesse que lui fit sa mère qu’elle irait au manège trois fois par semaine, et qu’elle aurait un joli cheval de selle à la campagne.

C’est au milieu des discussions, des emportements et des exigences de Giselle que se passèrent les deux années suivantes. Léontine et M. de Gerville vivaient dans la crainte continuelle de mécontenter leur fille ; ils passaient leur temps à lutter contre ses volontés les plus déraisonnables.