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francs ; j’ai souvent des cadeaux ; je ne retrouverais pas cela ailleurs, il faut que je reste ; ma mère ne manquera de rien tant que je serai chez Mme de Gerville. »

Giselle rentra au salon ; elle y trouva un ancien ami de la famille, M. Tocambel, qui ne se gênait pour personne et qui était d’une franchise rude, mais bienveillante.

« Bonjour, la belle enfant, dit-il à Giselle ; êtes-vous toujours méchante ? Avez-vous fait beaucoup de tapage aujourd’hui ?

giselle, piquée.

Je ne suis plus méchante depuis longtemps, vous le savez bien.

m. tocambel.

Mais je n’en sais pas un mot ; et je vois à vos jolis yeux rouges et à vos cheveux ébouriffés qu’il y a eu quelque chose cet après-midi.

giselle.

Il y a eu que mon oncle Pierre a été plus méchant que jamais, et ma tante Laurence aussi.

m. tocambel.

Mon enfant, ceci n’est pas possible. Je connais votre oncle et votre tante depuis qu’ils sont au monde ; ils ne peuvent pas être méchants. »

« Ah ! vous voici, mon vieil ami, dit Léontine