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sœurs et à son frère les incartades de sa fille. L’amélioration produite par le couvent s’effaçait graduellement ; les volontés de Giselle devenaient de plus en plus difficiles à satisfaire.

Léontine tremblait que quelque violence échappée en public ne vînt trahir les défauts graves de Giselle et sa propre faiblesse ; quant à M. de Gerville, il ne se gênait pas pour gâter sa fille en présence de sa famille et de ses amis. On levait les épaules, et on admirait Giselle de ne pas abuser davantage de la condescendance de son père.

Un jour, M. de Gerville descendait dans la cour avec son beau-frère pour essayer des chevaux qu’il voulait acheter.

giselle.

Où allez-vous avec mon oncle, papa ?

m. de gerville.

Nous allons faire atteler des jeunes chevaux pour essayer de les dresser.

giselle.

Je voudrais y aller avec vous, papa.

m. de gerville.

Impossible, chère enfant ; ces chevaux peuvent être trop vifs, méchants, et il pourrait arriver un accident.

giselle.

Pourquoi y allez-vous alors, papa ? Puisque