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julien.

Ah ! c’est elle qui l’a voulu ? C’est très beau cela.

blanche.

Oui : c’est d’autant plus beau que ses parents en étaient désespérés. Il y a beaucoup de bon dans Giselle ; c’est pourquoi je demande toujours de l’indulgence pour les défauts qui lui restent et qui finiront certainement par disparaître. »

Blanche, dans sa grande bonté, jugeait sa nièce plus favorablement qu’elle ne le méritait ; elle continua à atténuer ses torts, les rejetant sur les vices de son éducation.

Cette conversation fit penser à Julien qu’il fallait beaucoup céder à Giselle et chercher à l’améliorer en la prenant par la douceur ; tout en profitant de ses bons moments pour lui résister et la faire céder. Il venait très souvent chez M. et Mme de Gerville et dans toute la famille depuis le mariage de Blanche ; il était l’ami intime du mari de Blanche. Mais c’était la première fois qu’il se rencontrait avec Giselle, qui sortait rarement du couvent ; il n’avait pas encore été invité par M. et Mme de Gerville à venir à la campagne ; cette année, le retour de Giselle, le désir de l’amuser, de réunir du monde autour d’elle, lui