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giselle.

Vous trouvez donc qu’on doit me traiter comme une petite fille ?

julien.

Non, non ; à moins que vous ne le désiriez vous-même en agissant comme une petite fille. On pourrait dans ce cas oublier que vous êtes plus près de la jeune personne que de l’enfant. »

Giselle n’était pas très contente ; elle ne répondit pas et alla s’asseoir dehors sur la pelouse où jouaient Georges et Isabelle. Personne ne l’y suivit ; elle resta seule.

« Est-ce que Giselle est sujette à des accès d’humeur comme celui qu’elle vient d’avoir ? demanda Julien à Blanche.

blanche.

Elle est encore si jeune qu’elle ne raisonne pas toujours ses paroles et ses démarches ; mais son accès, comme vous l’appelez, n’a pas duré.

julien.

Est-il vrai que ses parents l’ont beaucoup gâtée dans son enfance ?

blanche.

Très vrai ; et ils la gâtent encore ; elle a eu le courage et le bon sens de vouloir entrer au couvent, sans quoi elle ne serait pas instruite et gentille comme elle l’est.