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j’avoue que les combats ne me plaisent guère. »

En disant ces mots, Blanche se leva et prit le siège que lui offrait Julien.

Giselle était un peu honteuse ; elle s’assit dans le fauteuil de sa mère, mais elle s’y sentit mal à l’aise ; elle n’y resta que quelques instants. Julien, la voyant embarrassée et isolée, car tout le monde la blâmait, eut pitié de son embarras et s’approcha d’elle.

julien.

Votre triomphe ne vous a pas profité, Mademoiselle ; vous ne paraissez pas contente de votre fauteuil.

giselle.

C’est qu’ils m’ont tous abandonnée ; personne ne me regarde seulement.

julien.

Parce qu’on craint sans doute de voir votre visage, toujours riant et aimable, altéré par une irritation à laquelle nous ne sommes pas habitués.

giselle.

Mais j’avais pourtant raison d’exiger une place qui est à moi.

julien.

Je ne le pense pas, Mademoiselle ; j’ai trouvé les raisons de votre tante bonnes et vraies.