ses cousins et quelques amis que ses parents avaient engagés à passer le temps des vacances au château de Gerville. Sa tante Blanche, mariée depuis trois ans, s’y trouvait avec son mari, Octave du Milet. Laurence avait épousé depuis deux mois M. de Lacour, jeune homme accompli, qui avait été également invité à passer à Gerville le mois que devaient y rester M. et Mme de Néri avec d’autres amis.
Tout ce monde éblouit et enchanta Giselle ; elle pensa qu’elle allait s’amuser, danser, faire des promenades agréables ; elle fut donc charmante pour sa mère, pour ses tantes, ses oncles, pour tout le monde. Elle plut beaucoup à toutes les personnes présentes. Giselle était fort jolie, brune, fraîche, gracieuse ; des yeux noirs qui semblaient être des yeux de velours, des traits fins, des lèvres vermeilles, une forêt de cheveux très noirs, brillants comme de la soie, une physionomie animée, intelligente, une taille souple, élevée et déjà formée, malgré sa grande jeunesse. Sa conversation était gaie, vive, spirituelle ; son rire, frais et joyeux, était communicatif et donnait envie de rire, rien qu’à l’entendre. Telle était Giselle à quatorze ans, quand elle rentra chez ses parents ; cette figure charmante, quoique trop décidée, perdait tout son charme quand Giselle était irri-