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couvent, et je serai très heureuse avec vous. »

Cette assurance causa une agréable surprise à Léontine et à M. de Gerville ; ils l’embrassèrent au point de la fatiguer. Quand le jour du départ arriva, elle témoigna du déplaisir de s’en aller. Ce regret, exprimé pour la première fois depuis trois ans, fut un vrai bonheur pour son père et pour sa mère, qui la ramenèrent pour la dernière fois à son couvent si désiré.

L’année ne se passa pas sans orages. Les notes de Giselle furent de moins en moins favorables ; on se plaignait de son caractère, de son indocilité ; elle fut en retenue plus d’une fois. Ses amies, ou plutôt ses compagnes, la trouvaient exigeante et volontaire. L’amour-propre excessif de Giselle empêchait le relâchement dans le travail et retenait seul les violences auxquelles elle se serait livrée sans la crainte de notes humiliantes et d’un renvoi probable.