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prochaines, tâchons de l’amuser, d’avoir du monde, des dîners, de petites soirées dansantes. Elle aura quatorze ans ; elle comprendra qu’on peut vivre gaiement chez ses parents.

m. de gerville.

Très bien ; je ne demande pas mieux. Réglons notre vie sur les goûts et l’âge de notre fille ; en la rendant heureuse, en lui faisant aimer notre intérieur, nous aurons atteint notre but. »

Ils allèrent tous deux annoncer à Giselle qu’elle aurait encore un an de couvent. Elle fut contente, mais pas autant que l’annonçait son désir si fortement exprimé. C’est que la porte mal fermée de la chambre de son père lui avait donné l’idée de s’en approcher ; elle avait entendu la conversation et les projets de ses parents pour les vacances prochaines, et elle regrettait de ne pouvoir les faire mettre à exécution cette année ; mais un changement de volonté n’était plus possible après l’insistance qu’elle avait mise à retourner au couvent. Elle résolut donc d’attendre le terme fixé par ses parents.

En les remerciant de leur complaisance à céder à ses vœux, elle leur promit de ne plus rien demander pour l’année suivante.

« Je serai même très contente de ne plus vous quitter, ajouta-t-elle. Je n’aurai plus besoin du