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plus me contenir devant les tendresses excessives de papa et les baisers de maman.

madame de monclair.

Les tendresses de tes parents auraient dû te toucher, Giselle.

giselle.

C’est vrai, ma tante, maman surtout ; mais si vous saviez comme c’est impatientant d’être sans cesse embrassée, réembrassée, regardée avec amour, adulée, approuvée à tort, adorée enfin, quand soi-même on est indifférente et ennuyée, vous ne vous étonneriez pas de me voir enchantée de la séparation. Ce n’est que pour deux ans d’ailleurs ; deux ans sont bien vite passés.

madame de monclair.

Je crois que tu ne diras pas de même dans deux jours ou deux semaines.

giselle.

Vous croyez, ma tante ? Vous verrez. »

Giselle fut reçue avec empressement ; ses amies de la veille lui firent oublier jusqu’à sa tante, qu’elle laissa partir sans lui dire adieu. Le lendemain, la visite de son père et de sa mère ne lui fit que peu de plaisir, parce qu’elle perdait sa récréation avec ses amies, et qu’elle fut embrassée plus de cent fois. Sa première sortie lui fut