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madame de monclair.

Mais, Giselle, comprends-tu combien ta conduite a été coupable aujourd’hui, et le chagrin qu’en éprouve ta mère et qu’en aura ton père ?

giselle.

Oui, ma tante, je le sais bien ; cela m’est désagréable, mais cela ne m’afflige pas ; si je pouvais m’en aller pendant quelque temps, j’en serais bien aise, parce que cela m’ennuie de les voir tristes, surtout maman. Pour papa cela m’impatiente.

madame de monclair.

Pauvre Giselle ! comme ton cœur est endurci ! Ma pauvre fille, veux-tu te corriger ? le veux-tu sincèrement ?

giselle.

Oui, ma tante ; mais c’est si difficile ! et c’est si agréable de faire toutes mes volontés, de n’être jamais contrariée !

madame de monclair.

Tu n’es pas contrariée, mais personne ne t’aime, ma pauvre enfant ; tes amis même te fuient ; ceux que tu as tant choqués aujourd’hui se sont concertés pour ne plus jouer avec toi ; ils veulent aller se promener ailleurs qu’aux Champs-Élysées pour ne pas te rencontrer. Est-ce une vie agréable que tu mèneras ?