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ser mes pauvres petits dans la foule, pour courir après elle ; de sorte que j’étais bien embarrassée quand je l’ai vue roulée et secouée par ces enfants, filles et garçons, qui étaient hors d’eux de colère, d’entendre insulter leurs parents, et puis indignés qu’ils étaient déjà des injures dites à M. de Gerville et à la maîtresse Mlle Rondet, que plusieurs de ces enfants connaissent et aiment bien. J’ai confié mes enfants à un sergent de ville, un brave homme que mes enfants aiment beaucoup et qui les connaît depuis longtemps, et j’ai couru délivrer Mlle Giselle. Le sergent m’a aidée à les ramener ici, et je l’ai prié de prévenir la bonne que Mlle Giselle était chez nous.

léontine.

Comment cette vilaine Émilie a-t-elle abandonné ma pauvre Giselle à ces méchants enfants ?

la bonne.

Il paraît que c’est Mademoiselle qui lui avait donné l’ordre d’aller lui acheter quelque chose qu’elle voulait avoir. Du reste, ces enfants ne sont pas méchants, Madame : ils jouent entre eux et avec les miens, très gentiment mais c’est que la colère les a pris quand ils ont entendu Mlle Giselle parler de leurs parents comme elle l’a fait.

léontine.

Souffres-tu beaucoup, mon pauvre ange ?