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léontine.

Ah ! Victor, tu as bien vite oublié ce que t’a dit Giselle il n’y a pas quinze jours !

m. de gerville.

Je n’ai rien oublié ; mais je ne veux pas que ma fille soit malheureuse chez moi. Et je te prie sérieusement, Léontine, de ne pas prendre au tragique une espièglerie dont tous les enfants se rendent coupables.

— Que faire, mon Dieu, que faire ? s’écria tristement Léontine. Je vais aller voir Pierre et ma tante de Monclair. Ils me diront si je dois fermer les yeux ou punir. »

Et sans attendre la réponse de Victor, Léontine alla mettre son chapeau et son mantelet.

Elle ne tarda pas à arriver chez son frère, qu’elle mit au courant des nouveaux méfaits de Giselle. Pierre réfléchit quelque temps, ne sachant quel conseil donner devant la faiblesse persévérante de Victor et la volonté si chancelante de Léontine.

pierre.

Il y aurait bien un moyen à employer ; mais c’est un grand parti à prendre ; ni Victor ni toi-même vous n’en aurez le courage.

léontine.

Quoi donc ? Quoi donc, Pierre ? Que veux-tu dire ? De quel parti parles-tu ?