Giselle ne répondit pas ; elle quitta sa mère d’un air boudeur et entra dans la chambre d’étude. Léontine écoutait et n’entendait rien. Quelques instants après, Mlle Rondet rentra.
« Madame, je viens vous annoncer qu’à mon grand regret il m’est impossible de continuer les leçons de Mlle Giselle…
Comment ? Pourquoi ? Giselle ne vous a-t-elle pas fait des excuses qui devaient lui faire pardonner son enfantillage ?
Les excuses de Mlle Giselle aggravent sa faute, Madame. Elle m’a dit : « Mademoiselle, je suis bien fâchée que vous ayez trouvé et lu le papier que vous avez montré à maman. Vous n’auriez pas dû fouiller dans mes tiroirs ; je ne veux pas que vous touchiez à mes affaires. Ce n’est pas pour vous que j’avais écrit ce papier ; c’est pour mes petites amies des Champs-Élysées. »
« Vous pensez bien, Madame, que je ne puis accepter la position que j’aurais à l’avenir près de Mlle Giselle. Je vous prie donc, Madame, de vouloir bien régler nos comptes, car je ne pense plus revenir chez vous.
— J’en suis désolée, chère demoiselle », répondit tristement Léontine.