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vers vos maitresses, parce que vous croyez qu’elles ont besoin de vos leçons pour vivre. D’abord cela n’est pas ; elles ont beaucoup d’autres élèves ; et quand cela serait, n’es-tu pas honteuse de profiter de la pauvreté d’une personne bien élevée, instruite, complaisante, pour l’humilier, la peiner, parce que tu la crois sans défense ?

Giselle.

Je ne dis pas, mais je ne veux pas lui faire d’excuses.

léontine.

Mais, Giselle, comment veux-tu qu’elle continue à te donner des leçons, après avoir trouvé et lu ce papier ?

giselle.

Qu’elle fasse semblant de l’avoir oublié.

léontine.

C’est impossible, mon enfant ! Impossible ! Voyons, Giselle ! va lui dire en l’embrassant que tu es bien fâchée de lui avoir fait de la peine ; que c’était pour rire, pour t’amuser que tu as écrit ces bêtises.

giselle.

Je ne veux pas l’embrasser ; elle sent trop mauvais.

léontine, souriant.

Eh bien, ne l’embrasse pas. Dis-lui quelque chose d’aimable, qui ressemble à des excuses. »