je la déteste comme un diable ; elle m’ennuie, elle m’embête, elle m’assomme. »
Léontine était atterrée. Comment expliquer cette nomenclature injurieuse ? Comment excuser Giselle et calmer Mlle Rondet ?
« Ma chère demoiselle, balbutia enfin Léontine, Giselle est si jeune ! C’est une espièglerie, un enfantillage ; pardonnez-le-lui, je vous en prie.
Je ne demande pas mieux que de le lui pardonner, Madame, mais il faut au moins qu’elle m’en témoigne ses regrets, et qu’elle redouble de docilité et d’application pour me faire oublier cette impertinence.
Mon Dieu, chère Mademoiselle, il ne faut pas croire que ce soit de l’impertinence ; Giselle ne pensait pas que vous puissiez jamais voir ce papier ; c’est un enfantillage ; ne croyez pas qu’il y ait eu d’intention méchante, je vous en prie. Elle est devenue si bonne !
Elle est certainement améliorée, Madame ; mais il y a du relâchement depuis deux ou trois jours ; elle n’obéit pas ; ses devoirs sont mal faits ; je suis obligée de gronder, et c’est probablement ce qui m’a valu cette jolie page de son écriture.