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croit bonne. Demande à ton oncle Pierre s’il pense comme elle.

giselle, avec colère.

Mon oncle Pierre est méchant lui-même ; il veut qu’on n’aime que ses enfants, et alors il tâche de me faire du mal.

laurence, vivement.

Mauvaise petite fille, tais-toi ou va-t’en.

giselle.

Je ne m’en irai pas et je ne me tairai pas et je dis que mon oncle Pierre et ma tante Noémi sont très méchants et que je les déteste.

georges.

Je ne veux pas que tu dises que papa et maman sont méchants ; entends-tu, méchante ?

isabelle.

Moi, veux pas non plus, méchante. »

Laurence pose ses fleurs sur la table et veut faire sortir Giselle, qui se débat, qui s’échappe et qui court à la table ; avant que Laurence ait pu l’en empêcher, elle saisit les fleurs, les écrase dans ses mains, les jette par terre, les piétine, et chante d’un air moqueur et triomphant :

La bonne aventure ô gué !
La bonne aventure.

Georges et Isabelle restent immobiles et consternés ; Laurence appelle la bonne.