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giselle, résolument.

Non, papa, vous me gâtez trop.

m. de gerville.

Je te gâte ! je te gâte trop ! Mais ne vois-tu pas que, lorsque je cède à tes demandes, c’est par tendresse pour toi, pour te faire plaisir ?

giselle.

Je le sais bien ; mais je sais bien aussi que j’ai tort ; et que vous ne me le dites pas ; et que, vous aussi, vous avez tort de me laisser faire ; et que vous me faites du mal au lieu de me faire du bien ; et c’est pourquoi je n’ai pas confiance en vous comme en ma tante.

m. de gerville.

Alors, tu n’as pas confiance non plus en ta maman ?

giselle.

Un peu, parce que quelquefois elle m’a empêché de mal faire ; mais pas toujours, pas souvent.

m. de gerville.

Oh ! Giselle, comme tu es ingrate pour nous, et surtout pour moi !

giselle.

Non, papa, je ne suis pas ingrate ! Je vous aime beaucoup ; mais… Je ne sais comment expliquer ce que j’éprouve… Je vous aime,